Brouillard - Chapitre 1, partie 1

Publié le par Bagnard

Le brouillard enveloppait encore la ville endormie, empêchant les rayons de soleil matinaux de réchauffer les rares personnes déjà debout. Descendant de sa berline de fonction, le lieutenant Paul Freyon frissonna de froid avant de remonter son col de manteau. Lentement il se dirigea vers la zone vivement éclairée par les nombreux projecteurs et délimitée par les bandes jaunes. Sans un mot il présenta son badge à l'officier qui se tenait devant les bandes, et celui-ci le salua tout en soulevant délicatement la bande.

- Qu'est-ce qu'on a ? demanda Freyon aux quelques policiers présents autour de ce qui ressemblait au corps d'une femme.
- Bonjour, répondit, espiègle, sa collègue. Deux joggeurs ont trouvé le corps de cette femme ce matin, vers sept heures trente. Elle était au bord de la Saône, coincée dans les arbres là-bas.
Elle désignait un point plus bas, où quelques arbres avaient les pieds dans l'eau à cause des récentes pluies qui avaient fait monter le niveau du fleuve. Freyon s'approcha délicatement de la rive, craignant s'enfoncer dans la boue, ou pire, tomber à l'eau. Deux agents portant des bottes de pêcheur remontant jusqu'à la taille fouillaient les environ du lieu où le corps avait été trouvé.
- Vous avez quelque chose messieurs ? demanda Freyon. Son sac à main ?
- Rien lieutenant. Mais le courant est fort et a dû emporter tout plus au sud.

Freyon regarda le fleuve couler vivement vers Lyon, plus au sud. S'il y avait quelque objet à récupérer dans le fleuve, c'était désormais définitivement perdu. Déçu, il retourna près de sa collègue et s'accroupit près du corps allongé sur une bâche noire. Doucement il l'examina. C'était une jeune femme brune aux cheveux longs emmêlés, complètement nue ce qui était très étonnant vu la saison hivernale qui approchait. Une profonde blessure au ventre semblait être la cause de la mort, mais peut-être était-ce la noyade qui l'avait finalement tuée.

- Quelque indice sur son identité ? demanda Freyon plus par habitude que pour attendre une réponse.
- J'ai trouvé ses clés de voiture et sa carte d'identité dans sa poche, railla Julie.
- Très drôle Cysto, répondit Freyon. Je ne suis pas d'humeur ce matin.
- T'es jamais d'humeur Paulo, dit-elle. J'ai demandé au bureau de regarder s'il y avait une disparition de déclarée hier ou avant-hier, pour commencer. Rien pour l'instant.
- Ben tiens, ça aurait été trop beau. Bon, dit-il en se relevant, vous pouvez l'emmener au légiste.
Les ambulanciers fermèrent le sac plastique et posèrent le corps sur une civière qu'ils glissèrent à l'arrière de l'ambulance.

Publié dans Du pur fantasme

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